Par Patrick Baumann le 17.06.2021

Il est un des premiers psychologues à avoir ouvert une consultation spécialisée pour les personnes ayant vécu une expérience de mort imminente. Jonathan Matile est persuadé qu’une NDE n’est pas liée à un dysfonctionnement du cerveau.

Au pays des sigles, NDE et EMI, pour near death experience et expérience de mort imminente, sont certainement parmi les plus connus du grand public. En 2021, on estime que 5% de la population aurait vécu une expérience de ce type au cours de sa vie. Ce qui fait du monde à l’échelle de la population mondiale. Sentiment de «décorporation» par exemple lors d’un arrêt cardiaque, d’un coma, vision récurrente d’un tunnel, d’une lumière blanche, de la présence d’un être de lumière ou de défunts à ses côtés, le décor des NDE est connu, surtout depuis le best-seller du Dr Raymond Moody en 1975. A cela s’ajoute le sentiment évoqué, par ceux qu’on appelle désormais des «expérienceurs», d’une paix, d’un amour omniprésent assorti de l’absence de toute douleur.

Il y a vingt ans, on hésitait à confier qu’on avait fait une NDE. Aujourd’hui, des groupes de parole existent et il n’est pas rare de parler de son expérience de mort imminente comme on le ferait de son opération des amygdales. Sans tabou.

Depuis dix ans, de nombreux articles scientifiques ont été consacrés à ce phénomène, relève Jonathan Matile, psychologue à Pully. Le plus connu restant l’étude du cardiologue néerlandais Pim van Lommel, en 2001, publié dans la prestigieuse revue The Lancet. Fort de son expérience, qui s’appuyait sur l’observation de 344 participants sur huit ans, le médecin était convaincu que la NDE existe bel et bien et n’est pas une hallucination produite par un cerveau malade. «Grâce à lui, les expériences de mort imminente sont passées du domaine du paranormal à celui de la science», relève le psychologue vaudois, qui a lui-même consacré son travail de master aux conséquences psychologiques des expériences de mort imminente et de leurs effets sur l’anxiété et la peur de la mort. Il a travaillé pendant deux ans avec 29 «expérienceurs» qui ont accepté d’être testés au laboratoire de psychologie de l’Université de Genève. Le praticien a utilisé pour ses analyses l’échelle de Greyson, un outil mis au point par un neuroscientifique de l’Université de Virginie, qui détermine à l’aide d’un questionnaire de 16 questions si le sujet a vécu une NDE ou pas. Il faut obtenir 7 points sur 32 pour la valider.

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